Dynamique de la légende en Franc-Maçonnerie
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Dynamique de la légende en Franc-Maçonnerie

Dynamique de la légende en Franc-Maçonnerie


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La Franc-maçonnerie a mûri dans le crâne d’un tailleur de pierres, puis elle est apparue un soir après les travaux du jour, au coin d’une réunion, dans une histoire que cet ouvrier de la pierre a racontée.

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ISBN : 9782364937871
Référence : 7087
Année de parution : 2019

La Franc-maçonnerie a mûri dans le crâne d’un tailleur de pierres, puis elle est apparue un soir après les travaux du jour, au coin d’une réunion, dans une histoire que cet ouvrier de la pierre a racontée. Elle s’est transmise ensuite et se transmet encore. Elle repose sur des légendes. Sur des fictions. Elle vaut par la qualité des récits qui furent à son origine et par le degré d’humanité qui est au fond de ces récits et qu’elle convoque toujours. Et qu’elle interprète toujours. Elle est une poétique du renouvellement.
L’initiation maçonnique fait une place essentielle à la poésie – à la littérature – à cette manifestation de l’imaginaire des hommes qui facilite l’acceptation de la réalité, et qui est aussi un outil privilégié de clarification et d’organisation du monde. Qui est une manière de créer de l’ordre par un acte de langage.
Ce livre visite la capacité de la fiction à véhiculer des vérités dans les poèmes et les récits qui sont la tradition maçonnique. Il invite à sonder une expérience sans provenance et qui éveille un sentiment particulier, complexe et jubilatoire, sentiment que Vila Matas a désigné comme une « exquise vérité consistant à être conscient qu’il s’agit d’une fiction et, malgré tout, de croire en elle ».

Didier Planche pour la revue Alpina :

L’Art Royal, une poétique

Connu loin à la ronde dans le microcosme maçonnique et le monde profane pour ses talents oratoires de conférencier et aussi d’avocat pénaliste, en particulier lors de ses plaidoiries, le F. Yves

Saez rayonne en plus comme conteur, vouant une véritable passion pour les narrations imaginaires qui échappent à toute intelligence et à toute raison, et dont l’action est, par la même, supérieure à tous les concepts ? (F.Rene Alleau).

Transmise oralement de génération en génération, au fil des siècles, cette littérature « merveilleuse », de « l’espoir », stimule l’imagination et les rêveries du lecteur ou de l’auditeur. Elle foisonne de symboles universels, de méditations philosophiques, ésotériques, qui nourrissent aussi la Franc-maconnerie. En anatomisant la légende, l’auteur explore son essence fictionnelle, « c’est-à-dire une adresse, une habileté du langage humain à constituer des objets imaginaires, cueillis sans retenue dans la réalité des faits, pour façonner ses figures, puis les affranchir de toute provenance et les établir dans un espace indiscernable ».

Parmi ses découvertes, le F. Yves relève que l’expérience maçonnique et sa proposition initiatique reposent sur la dynamique de la fiction en matière d’intuition d’un ordre en soi, d’interprétation, de plasticité, de transgression et de sidération du jugement. Par la création libre d’un langage, la fiction transcende et poétise l’Art Royal, ses rituels et sa méthode. « Entrer en Franc-maconnerie de tradition, c’est prendre un bain fictionnel. S’y sentir bien et y rester », s’enthousiasme-t-il.

Pour illustrer son exégèse du récit fictionnel, « conducteur de vérité plus ancien que la philosophie », avec sa force d’envahissement, de contamination et de purification, le F. Yves invite le lecteur a cogiter sur les confidences d’un Apprenti Franc-macon commentant les épreuves de ses voyages initiatiques. Il le convie également à flâner sur les traces des narrations savamment sélectionnées du corsaire Woodes Rogers (1679- 1732) et de philosophes tels le Poète Homère, Socrate, Lucrèce ou encore Rousseau, pour ne citer qu’eux.

Référence : 7087
Nombre de pages : 168
Format : 14,5x20,5
Reliure : Broché
Rôle
Saez Yves Auteur

Jusqu’à ce que la tête lui en tourne
Quelques faits
Comment la fiction
Au parasol près
Coloniser le réel
Une très belle histoire
Poétique de la franc-maçonnerie
Lector in fabula

Les atomes et le Géomètre
L’homme qui libéra les atomes
Euclide et le caméléon
Parfois je suis libre
Je t’écris un 23 octobre
Épilogue

La brève confidence de Thom Wolson
Un. La séparation
Deux. L’épreuve
Trois. L’alliance

Quelques instants dans la mort d’Hiram

Avec Ulysse
D’un état l’autre
Et rencontre de soi

Tableaux synchroniques
Repères pour La brève confidence de Thomas Wolson
Annexes
Une bibliographie

Recension de Rémi Boyer pour la Lettre du Crocodile

 Dynamique de la légende en Franc-maçonnerie par Yves Saez. Editions Cépaduès, 111 rue Nicolas Vauquelin, 31100 Toulouse.

 Avec cet essai passionnant, Yves Saez nous rappelle que la littérature est une philosophie, une spiritualité ou une métaphysique et veut restaurer le lien entre initiation, notamment maçonnique, et fiction :

« Une société, dit-il, repose sur ses fictions, sur la relation, étroite ou distante, qu’elle entretient avec ses fictions ; elle vaut par le fond d’expériences et de connaissances qui se manifeste en elles, fond qu’elle approuve et qu’elle convoque ; et qui transmet des vérités depuis longtemps admises.

La Franc-maçonnerie repose sur ses fictions. »

Le récit, la narration, la transmission, l’interprétation, sont au cœur du propos d’Yves Saez, tous véhicules d’un imaginaire, parfois poétique, qui constitue la matière d’une transformation et d’une libération.

« Le récit, dit-il encore, est conducteur de vérité. Il est plus ancien que la philosophie. Il est le sol sur lequel s’édifie la philosophie, la terre où elle fut prise, avec laquelle elle fut formée. Où elle retourne, sans cesse où elle retourne. »

Ce procès, très alchimique, ce travail de la matière littéraire, orale comme écrite, est essentiel au travail initiatique et il nous conduit à l’indispensable silence :

« La maçonnerie s’invente et se continue dans cette poétique du silence et du renouvellement. C’est sa plus authentique et sa meilleure occupation. »

La référence à « l’invention » n’est pas anodine, il s’agit bien de passer par l’initiation, de la réplication aliénante du moi à l’invention libératrice du soi.

 

Yves Saez convoque nombre d’auteurs pour éclairer son propos : Daniel Defoe et son Robinson Crusoé, que nous devrions relire, Rousseau, Platon, Cicéron, Homère bien sûr et cet Ulysse, prototype de l’initié, Euclide et beaucoup d’autres.

Il s’intéresse au livre de Tom Wolson, Le Maçon Démasqué, Ou Le Vrai Secret Des Francs Maçons, Mis Au Jour Dans Toutes Ses Parties, publié à Amsterdam en 1748, à Londres en 1751, ouvrage dans lequel l’auteur relate sa réception au grade d’Apprenti. Il analyse le récit en trois phases : la séparation, l’épreuve et l’alliance. Il met en évidence la force des mots. Exemple avec le traditionnel « qu’il entre » :

« Le subjonctif est le mode de la détermination. Mais il est aussi le mode de la subjectivité et de l’incertitude : dans le même temps qu’il franchit le seuil, le candidat est assiégé par des bruits méconnus et des impressions neuves et envahi par les émotions que ces impressions font naître en lui. Les mots dirigent le monde. La grammaire dit l’intériorité de l’aventure du maçon. »

Nous sommes invités à nous réapproprier le langage et le récit, à ne point rester figer dans la structure de surface du langage pour explorer les structures profondes de l’expérience, chemin vers le réel.

 

Nous retrouvons ce « qu’il entre » dans le voyage initiatique d’Ulysse lui aussi structuré par la séquence séparation – épreuves – admission (alliance). Le voyage initiatique est toujours un voyage de retour.

« Il a fallu très longtemps, écrit Yves Saez, pour que les hommes s’accordent à la réalité, pour qu’ils la tolèrent et qu’ils identifient leurs peurs et voient Poséidon derrière les vagues furieuses et Hermès dans les messages des immortels et Athéna sous les exploits guerriers. Plus longtemps encore pour qu’ils éveillent leur conscience, et doutent, et s’interrogent sur leurs dieux et les caprices de leurs dieux. Et plus longtemps encore pour qu’ils se libèrent et se désenchantent du divin, et qu’ils éclaircissent et aménagent leur rapport au monde par ce que Claudio Magris désigne : « une rationalisation inexorable, qui le place (l’homme) et le pousse sur des rails obligés ». »

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