L’auteur, spécialiste du comportement mécanique des matériaux solides et en particulier des alliages à mémoire de forme, a cherché à comprendre l’engouement actuel autour de l’intelligence artificielle.
Il s’est arrêté sur une question existentielle : pourra-t-on pirater l’être humain ?
D’aucuns craignent que la machine remplace l’homme et devienne incontrôlable !
D’autres souhaitent « entrer dans la modernité » c’est-à-dire vers « l’homme augmenté ».
Malgré les définitions multiples que nous en avons données, le terme « intelligence » reste à identifier clairement.
Et si, finalement, l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine n’avaient aucun rapport, n’évoluant pas dans le même domaine ?
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Lectures et synthèse de Christian Lexcellent
« On dispose des technologies pour pirater les êtres humains », Yuval Noah Harari
L’intelligence artificielle dite IA (ou AI pour « Artificial Intelligence ») suscite un tel engouement actuellement qu’il est difficile d’y échapper.
À la demande du premier ministre Édouard Philippe, le mathématicien et député de l’Essonne, Cédric Villani et ses collaborateurs ont produit un rapport de 235 pages intitulé « Donner un sens à l’intelligence artificielle » comme s’il y avait un doute !
Laurent Alexandre a commis un ouvrage intitulé « La guerre des intelligences : Intelligence Artificielle versus Intelligence Humaine ». Il veut doper les capacités intellectuelles des hommes de demain et tout simplement prône une révolution de notre système éducatif. Disons que pour lui, développer l’IA est incontournable si on ne veut pas mourir idiot (ou d’ailleurs ne pas mourir du tout !).
Emmanuel Fournier aborde le problème plutôt du côté de la neuroscience cognitive où la place toujours plus grande accordée au cerveau (si l’on extrapole à l’IA) qui régenterait désormais non seulement notre pensée, mais aussi nos émotions, nos doutes, nos amours, etc. C’est du côté de l’intelligence humaine qu’il faut ici se tourner.
De la même façon, dans son célèbre ouvrage « La mémoire, l’histoire, l’oubli » paru en 2000, Paul Ricoeur aborde la question de la sensibilité dans les neurosciences qui ont une approche techniciste, voire IA du cerveau.
Dans « Mémoire humaine et Mémoire des matériaux », j’expose la même problématique concernant les neurosciences qui ont réponse « à tout » quant au fonctionnement du cerveau et donc de la mémoire.
De façon quasi identique, Emmanuel Fournier conteste aux neurosciences le pouvoir de tout dire du moi et de la pensée.
Dans ce contexte, Laurent Alexandre prône « l’usage massif des neurotechnologies à l’école afin que demain, nos enfants puissent rivaliser avec les robots ».
Cédric Villani s’est vu confier une mission, à savoir, « définir une stratégie pour que la France soit à la pointe de l’IA et en tire le plus de bénéfices économiques possible ».
Le débat est esquissé entre les chantres de l’IA comme Laurent Alexandre et à un degré moindre Cédric Villani et les philosophes tels que Paul Ricoeur et Emmanuel Fournier plus adeptes de l’intelligence humaine actuelle, si j’ose dire.