Née en Europe, la franc-maçonnerie va franchir les mers dès le XVIIIe siècle. Aujourd'hui, même si elle demeure largement occidentale, elle est présente en Afrique et en Asie.
Comment est-elle arrivée jusqu’à ces deux continents ? Comment la franc-maçonnerie en Afrique et en Asie est-elle devenue une franc-maçonnerie d'Afrique et d'Asie ? Comment s'est -elle adaptée à ces nouveaux horizons ? Néanmoins pourquoi son implantation y demeure-t-elle modeste, voire inexistante ? Un antimaçonnisme polymorphe fut et demeure important, parfois virulent. Comment dialogue-t-elle dans le monde arabo-musulman ?
Le paysage maçonnique actuel afro-asiatique se caractérise par une grande adaptabilité et de nombreuses nuances et couleurs. La géographie de ces territoires apportera au fil des pages des réponses aux curiosités et aux interrogations.
Avant-propos
Afrique
L’Asie
Codicille
Bibliographie sélective
Avant-propos
Afrique
Afrique du Sud
Algérie
Angola
Bénin
Botswana
Burkina Faso
Burundi
Cameroun
Cap-Vert
Centrafricaine (République)
Comores & Mayotte (France)
République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa, ex-Zaïre)
République du Congo (Congo/Brazzaville)
Côte d’Ivoire
Djibouti
Égypte
Érythrée
Éthiopie
France (La Réunion)
Gabon
Gambie
Ghana
Guinée
Guinée Bissau
Guinée équatoriale
Kenya
Lesotho
Liberia
Libye
Madagascar
Malawi
Mali
Maroc
Maurice
Mauritanie
Mozambique
Namibie
Niger
Nigeria
Ouganda
Rwanda
Sao Tomé & principe
Sénégal
Seychelles
Sierra Leone
Somalie
Soudan
Soudan du Sud
Swaziland
Tchad
Togo
Tunisie
Zambie
Zimbawe
L’Asie
Afghanistan
Arabie Saoudite
Arménie
Azerbaïdjan
Bahrein
Bangladesh
Bhoutan
Birmanie (Myanmar)
Brunéi
Cambodge
Chine & Hong Kong/Macao
Corée du Nord
Corée du Sud
États des Émirats
Arabes Unis
Géorgie
Inde
Indonésie
Irak
Iran
Israël
Japon
Jordanie
Kazkhstan
Kirghizistan
Koweït
Laos
Liban
Malaisie
Maldives
Mongolie
Népal
Oman
Ouzbékistan
Palestine
Pakistan
Philippines
Qatar
Singapour
Sri Lanka
Syrie
Tadjikistan
Taiwan (République de Chine)
Thaïlande
Timor
Turkménistan
Turquie
Viet Nam
Yémen
Codicille
Bibliographie sélective
Les Francs-maçons d’Afrique et d’Asie
Publié le 7 Octobre 2018
Les Francs-maçons d’Afrique et d’Asie par Yves Hivert-Messeca. Cépaduès-Editions, 111 rue Nicolas Vauquelin, 31100 Toulouse.
Nous parlons volontiers de l’universalité de la Franc-maçonnerie. Ce n’est pourtant le plus souvent qu’une vague idée autour des valeurs maçonniques. Les Francs-maçons européens s’intéressent souvent à la maçonnerie africaine dans la zone parlant leur propre langue mais très peu à la maçonnerie asiatique.
Ce livre veut défricher le terrain et ouvrir des chemins de compréhension des multiples expressions maçonniques sur ces deux continents. La disparité entre les zones géographiques est grande, depuis les Etats où la Franc-maçonnerie est implantée depuis longtemps, héritage du colonialisme, jusqu’ aux Etats où elle est marginalisée ou interdite. Le peu d’études, l’absence de chiffres vérifiés, compliquent encore la connaissance du phénomène maçonnique africain ou asiatique. C’est très conscient de ses difficultés qu’Yves Hivert-Messeca invite les lecteurs à l’assister dans le développement de ce premier travail sur le sujet.
En Afrique, la Franc-maçonnerie fut longtemps presque exclusivement européenne, réservée aux « Occidentaux », centralisée dans les capitales. Après le deuxième conflit mondial et les processus de décolonisation, la Franc-maçonnerie connut un déclin avant de connaître un nouveau développement à partir des années 1970-1980. Aujourd’hui, la Franc-maçonnerie africaine n’est toujours pas pleinement affranchie de l’influence des anciens territoires colonialistes.
La Franc-maçonnerie ouvrit les portes de l’Asie par l’Empire ottoman dans les années 1730-1740 puis de développa dans le véhicule de la colonisation avec des destins divers :
« Tous ces ateliers, précise l’auteur, étaient presque exclusivement composés d’Occidentaux, sauf dans l’Empire des Indes, où des musulmans d’abord, puis des sikhs et des parsis, enfin des hindouistes, furent admis, mais restèrent minoritaires. L’exception demeure les Philippines où se constitua progressivement une maçonnerie autochtone et nationaliste à côté de la maçonnerie coloniale espagnole, phénomène accentué après la tutelle américaine (1899) sur l’archipel, processus qui aboutira à la formation de la Grande Loge des Philippines en 1912. »
Sur les deux continents, l’installation maçonnique est éminemment politique et les préoccupations initiatiques ne sont pas souvent premières.
Yves Hivert-Messeca dresse un état des lieux chronologique, Etat par Etat, basé sur les archives qui ont pu lui être ouvertes et les sources disponibles. Ce travail conduit à de nombreux questionnements sur le sens de l’implantation maçonnique. Fut-elle favorable ou défavorable à la diffusion des idées de liberté, participa-t-elle à l’asservissement des peuples ? Il n’existe que des réponses partielles et localisées. Les travaux fournis par les loges de recherches sont nécessaires et importants mais demeurent insuffisants.
Rémi BOYER
_________________________
5,0 sur 5 étoiles Du très beau travail
Par Lemich Drakkar 1000 PREMIERS REDACTEURS D'AVISle 30 septembre 2018
Après avoir étudié les différents courants de la Maçonnerie européenne dans ses aspects historiques et contemporains, Yves s’est attelé à ceux de la Maçonnerie en Asie et en Afrique. L’analyse est fouillée, les résultats nombreux, le panorama des plus complets : un très beau travail, c’est le moins que l’on puisse dire. Un grand bravo aux éditions Cépaduès qui tirent ici leur épingle du jeu (c’est-à-dire au sein d’une publication pléthorique de livres maçonniques). Prudent, Yves indique dans l’introduction que l’évaluation du nombre d’adhérents dans certains pays est un exercice difficile et que ces résultats sont donc à prendre avec précaution. Répertorier aussi toutes les obédiences (parfois volatiles) et, à fortiori, tous les ateliers est aussi malaisé. Bien des données d’Yves recoupent l’analyse similaire faite par le Groupe de recherche Alpina dans son Guide Suisse du Franc-maçon, tome II. (2018). Ainsi, la FM en Asie et en Afrique est encore le fait de Frères de souches européenne et/ou américaine, les Philippines et l’Inde exceptées. Il relève aussi l’antimaçonnisme de l’islam radical, mais aussi celui de nombreux gouvernements de pays du Moyen-Orient, qui mettent dans le même sac, religion et communautés juives, sionisme et Franc-maçonnerie, en n’hésitant pas à invoquer et republier le faux tsariste « Les Protocoles des Sages de Sion ». Il ne faut qu’espérer que cette défiance ne se transmette pas, via la manne salafiste, à la communauté musulmane de notre continent. Yves relève l’influence des obédiences européennes et tout particulièrement celle des Grandes Loges de District britanniques, qui chapeautent de très nombreux ateliers de ces deux continents. Pour ce qui est de l’Afrique francophone, il montre le rôle clé qu’a joué la GLNF en y fondant tout d’abord des Grandes Loges de District, qui, quelques années plus tard, devinrent des obédiences nationales Il est intéressant de noter qu’Yves, pour disposer de toutes ces informations, ne semble pas avoir eu besoin de consulter (du moins ils ne figurent pas dans sa bibliographie) les deux ouvrages clés de Kent Henderson et Tony Pope, Masonic World Guide I et II, qui, bien qu’accusant leur âge, restent une source fort utile. Bref, sans hésiter, un ouvrage que tout Maçon cultivé se devrait de posséder…