De l'intérêt de la cognition incarnée pour les agents logiciels
Alors que la recherche sur les systèmes multiagent devient de plus en plus mature, la communauté se heurte aux mêmes difficultés que celles rencontrées par les roboticiens en terme de complexité de conception. Deux problèmes majeurs sont les environnements dynamiques et l'interface entre les agents et ces environnements.
Dans cet article, je propose de s'appuyer sur la théorie de la cognition incarnée pour réifier la notion de corps pour les agents logiciels, de la même façon que l'environnement a été montré comme étant une abstraction de premier ordre dans la conception de systèmes multi-agent. Je propose un ensemble de responsabilités pour le corps des agents, et montre comment une architecture de système multi-agent peut utiliser ce concept pour déléguer une partie des processus de l'agent à son corps, comment cela préserve
l'autonomie des agents, et comment l'utiliser au delà des environnements physiques (réels ou simulés). J'illustre ensuite ce paradigme avec une architecture pour le calcul de la dynamique émotionnelle qui prend en compte des événements ponctuels, la dynamique temporelle et la contagion émotionnelle. Finalement, je discute les défis et questions ouvertes levées par l'adoption de cette approche dans les systèmes multiagents.
As the multiagent systems research becomes
more mature, the autonomous agents community
is now facing the same difficulty as the robotics
community in terms of design complexity.
Unavoidable issues are dynamic environments,
and the interfaces between the agents and these
environments.
In this paper, I propose to draw lessons from
the embodied cognition approach to reify the
concept of body for software agents, in the same
way as the environment has been shown to be
a first-order abstraction in multiagent systems
design. I propose a set of responsibilities for
the agent body, and show how an agent architecture
can use this concept to delegate a part
of the agent's tasks to its body, how it ensures
agent autonomy, and how it may be used beyond
(virtual or real) physical environments. I illustrate
this paradigm with an emotion computation
architecture that takes into account punctual
events, temporal dynamics and emotional
contagion. Finally, I discuss open questions raised
by the adoption of this approach in the MAS
field.