Mythologie grecque Yoga de l'Occident tome 1
" Dans la première phase du yoga, chemin spirituel, le chercheur est en relation avec le monde de Zeus. Tandis qu’il descend progressivement dans les couches du subconscient, il se heurte aux exigences de Poséidon. Si celui-ci est bourru, c’est que l’on ne peut se contenter de faux-semblants ou d’un demi-engagement, car aborder les couches profondes de la conscience est difficile. S’il est coléreux, c’est que la tiédeur n’est pas de mise et que la transformation de notre nature vitale ne se fera pas sans de rudes tempêtes. Et s’il est rancunier, c’est que les mémoires logées dans le subconscient reviendront un jour ou l’autre à la surface pour être traitées. Il est l’instigateur des tempêtes indispensables à notre évolution, mais aussi le pourvoyeur de la maîtrise vitale et de notre liberté.
" Traditionnellement, toutes les descriptions de la quête spirituelle utilisent l’image du guerrier. C’est pourquoi Athéna est une guerrière. Il s’agit, bien sûr, d’une allégorie du combat intérieur, le chemin où se rejoignent mythologie grecque et Védas. C’est cette rencontre que met en lumière de façon si magistrale l’auteur qui, depuis plus de quinze ans poursuit le déchiffrage de ces fabuleux mythes dont l'ensemble, en réalité, n'est rien d'autre qu’une extraordinaire synthèse du chemin spirituel, de ses différentes phases, avec la description des plans de conscience, ainsi que des aides et des obstacles que l’on peut s’attendre à y trouver : un yoga de l’Occident.
Mythologie grecque Yoga de l'Occident tome 2Après nous avoir présenté dans le premier tome la structure de la Mythologie grecque et nous avoir initiés à sa lecture symbolique, l’auteur poursuit dans ce nouvel opus le décryptage des mythes et le rapprochement qui s’impose entre les œuvres de Sri Aurobindo et celles d’Homère, d’Hésiode et de leurs successeurs.
Nous découvrons les exigences et les pièges du chemin spirituel ouvert symboliquement par les noces de Cadmos et d’Harmonie, « harmonie » qui est « exactitude » dans chaque parole, chaque réaction, chaque mouvement.
En son essence, l’intellect devrait être un outil d’exécution de ce qui est perçu par l’intuition, et non le maître. Dans l’humanité actuelle, il occupe donc une place qui ne lui revient pas, écrasant tout ce qui ne se soumet pas. La connaissance à laquelle il prétend n’est le plus souvent qu’accumulation de savoirs.
Considérer des vérités opposées est contraire à sa nature et le doute l’accompagne toujours. La sagesse est son but, mais la liberté qu’il cherche se confond avec les revendications de l’ego. Ce mental logique est d’ordinaire considéré comme le summum de l’humanité, mais l’homme qui fonctionne sur ce plan est rarement attentif à l’origine de sa pensée et rarement capable de concilier les points de vue opposés en des synthèses plus hautes. Purifier et perfectionner ce plan est donc l’un des premiers travaux à effectuer sur le chemin de la connaissance : rejeter les opinions toutes faites, les encombrements de la pensée, les intrusions du vital, le manque de concentration, les influences qui privent la pensée de son indépendance, etc.
L’ensemble de ces perturbateurs alimente en effet « l’illusion ». … la « lumière » qui a guidé le chercheur pendant la phase précédente préparait l’entrée sur le chemin. Pour marquer ce début d’engagement, il doit d’abord se purifier. Mais cette première purification n’ira pas sans difficultés, car le mouvement de l’évolution s’y oppose (le Dragon-serpent).
Ce dragon était un protégé d’Arès : c’est donc un « gardien » qui veille à la juste évolution des formes. Si le chercheur n’est pas prêt, s’il n’a pas conquis une individuation suffisante, il ne peut se présenter devant « les portes du temple ».
Cette purification peut sans nul doute être rapprochée des travaux préliminaires d’Héraclès…
Mythologie grecque Yoga de l'Occident tome 3
Les anciennes voies de yoga conduisent à la libération personnelle par la maîtrise et l’égalité progressives, jusqu’aux réalisations du sage et du saint. Pour les initiés, l’union totale avec le Suprême n’était possible que dans les plans de l’esprit, aussi rejetaient-ils la nature extérieure soit en l’acceptant, soit en s’en détachant, soit le plus souvent en visant la plus haute maîtrise possible. Il s’agissait alors de toujours plus de sagesse et plus de vertu, mais non de transformation. Les anciens se satisfaisaient donc de l’expérience de l’esprit dans le mental, à laquelle ils parvenaient par le renoncement, la libération du désir et de l’ego, et l’accès à quelque état supérieur ou Nirvana. Toutefois, certains initiés anciens refusaient cette libération partielle qui ne permettait pas la transformation des niveaux profonds du vital et du corps, laissant le monde à sa souffrance et à son ignorance. C’est donc le renversement des croyances et des pratiques anciennes ainsi que la possibilité d’une divinisation de la nature toute entière qui est examinée dans la guerre de Troie. Le chemin d’une évolution vers une plus grande liberté en est l’enjeu symbolisé par Hélène…
Inestimable soutien pour tout aventurier de la conscience engagé dans une quête exigeante, la mythologie grecque débarrassée de son apparence anthropomorphique, revêt ici une dimension spirituelle et un sens profondément initiatique tout en intégrant la dimension matérielle de l’incarnation.
Claude Licandro Agrégé de Philosophie